Le Kenya et Haïti signent un accord pour envoyer des policiers sur l'île aux prises avec les gangs
Le Kenya et Haïti ont signé vendredi 1er mars un accord pour l'envoi de policiers kényans dans l'île, afin de lutter contre la violence des gangs. Cet accord fait suite à une décision de la Haute Cour de Justice du Kenya, rendue le 26 janvier dernier, qui avait jugé inconstitutionnel d'envoyer des policiers kényans sur le territoire haïtien. Cependant, après des négociations, un accord a été trouvé entre les deux pays. La Haute Cour de Justice avait établi que les policiers kényans étaient uniquement autorisés à travailler sur le territoire national ou à être déployés dans des missions de maintien de la paix supervisées par l'ONU. Mais grâce à cet accord, Haïti a officiellement sollicité le Kenya pour envoyer des policiers afin de faire face à la montée des violences gangstériques sur l'île. Environ 1000 policiers kényans de différentes unités, tels que des gardes-frontières et des agents de maintien de l'ordre public lors de manifestations, pourraient être déployés dans les prochains mois en Haïti si cet accord est validé. Cette aide internationale est cruciale car les violences entre gangs ont fait plus de 4700 morts en 2023 en Haïti, et plus de 3000 personnes ont été kidnappées, selon un document des Nations Unies. Le Bénin a également annoncé cette semaine qu'il enverrait 2000 policiers pour soutenir les efforts de maintien de l'ordre en Haïti, sous la supervision des responsables de la force kényane. Cette mission internationale de maintien de l'ordre en Haïti est soutenue par les Nations Unies et plusieurs pays, dont les Etats-Unis. La situation sur l'île est de plus en plus tendue, avec une augmentation de la violence des gangs. Le président kényan, William Ruto, a déclaré que le Kenya était pleinement engagé dans le succès de cette mission internationale, car la paix en Haïti est bénéfique pour le monde entier. La situation en Haïti est marquée par une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Des gangs armés ont pris le contrôle de zones entières du pays, ce qui a entraîné une augmentation considérable des homicides. La situation est tellement critique que les Nations Unies ont lancé un appel aux dons de 674 millions de dollars pour aider 3,6 millions de personnes en Haïti, qui fait face à l'une des plus graves crises alimentaires au monde.